dimanche 30 septembre 2007

Honte du futur système de santé Français : les franchises médicales

Cooksowell/Flickr.fr/Creative Commons

Un sondage révèle que 61 % des Français sont opposés à la réforme défendue par Nicolas Sarkozy. Elle devrait être intégrée au projet de loi de financement de la Sécurité sociale.


Outre la création de franchises, la taxation des préretraites sera doublée et les médecins devront faire des économies. Objectif: diminuer le déficit record de la Sécu, mais aussi remettre en cause notre système de solidarité !

Le président de la République n’a cessé de défendre la mesure tout au long de sa campagne. Il veut instaurer quatre nouvelles franchises médicales, à la charge des assurés, sur les premiers euros dépensés chaque année pour les médicaments, les prises de sang, les consultations médicales et les hospitalisations. Le tout devant répondre, au nom de la « responsabilisation des patients », au déficit de la Sécurité sociale, qui devrait encore s’aggraver cette année. Malgré la polémique qu’elle suscite, la mesure sera donc « inscrite dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale », a annoncé Roselyne Bachelot. Celui-ci sera présenté en septembre prochain par le gouvernement et débattu par le Parlement à l’automne : les franchises devraient alors entrer en vigueur dès les premiers mois de l’année 2008, après la publication de la loi au Journal officiel.

Ainsi, l’augmentation des dépenses de santé, ce serait d’abord et avant tout la faute des patients. Il faudrait donc les « responsabiliser », c’est à dire les pénaliser financièrement pour « qu’ils consomment moins », ou, au minimum, pour que « la Sécu rembourse de moins en moins ».

Aujourd’hui Nicolas Sarkozy va plus loin, beaucoup plus loin, en annonçant que s’il est élu il mettra en place une « FRANCHISE » c'est-à-dire un seuil annuel de dépenses en dessous duquel l’assurance maladie ne remboursera rien. Rien du tout. Franchise qui, pour mieux jouer son rôle de dissuasion de la consommation, ne sera pas remboursable par les assurances complémentaires, au moins dans un premier temps.

On ne peut alors que dénoncer un tel projet, car sans nul doute ces franchises sont une Régression sociale : Dans son principe même une franchise d’un montant identique pour tous « pèsera » différemment selon les revenus. C’est la fin d’un système d’assurance maladie solidaire dans lequel chacun cotise selon son revenu et qui protège, équitablement, les individus en bonne santé et les malades. On quitte la logique de la solidarité pour celle de l’assurance privée.

Elles sont aussi une menace sur l’accès aux soins des plus modestes :Dans une France où vivent plus de 3 millions de chômeurs et 7 millions de « travailleurs pauvres », 100 € de soins de santé non remboursés ce n’est pas rien… Et ce sont eux qui seront les premières victimes de la franchise si jamais elle voit le jour. La franchise, c’est la remise en cause de ce progrès social et sanitaire évident qu’avait été la création de la CMU.

Une Menace sur l’accès aux soins primaires et la santé publique : Pour les « gros consommateurs », c'est-à-dire les patients atteints de maladies lourdes, il n’y aura pas le choix : il faudra payer. Mais au-dessus du montant de la franchise, ce sera sinon gratuit du moins «comme avant ».
La cible de cette mesure ce sont surtout les petits ou moyens consommateurs qu’il faut dissuader de se faire soigner pour des maladies apparemment moins sévères (celles qui, non soignées, peuvent justement s’aggraver) et bien évidemment pour les actes de prévention que l’on croit toujours pouvoir « reporter » à plus tard. L’inverse d’une politique cohérente de santé publique.

Une remise en cause du « tiers payant » : Les professionnels de santé ne pouvant savoir si le montant de la franchise a, ou non, déjà été acquitté, les patients devront systématiquement faire intégralement « l’avance de frais ». Ce qui constituerait un obstacle supplémentaire à l’accès aux soins des plus modestes.

Une porte ouverte à l’escalade : Nicolas Sarkozy ne s’en est pas caché, cette franchise sera « modulable » c'est-à-direque « si les dépenses augmentent et si le déficit augmente on pourrait augmenter le montant », et comme les dépenses augmenteront, inéluctablement, la franchise augmentera, non moins inéluctablement, et avec elle augmentera la gravité de ses effets pervers.


Par ailleurs, un rapport récent de la Cour des comptes nous montre que l'on peut trouver des
recettes facilement. Le rapport de la Cour des Comptes est sans appel : 30 milliards d’euro - 3 fois le défi cit de la Sécu - d’exonérations de cotisations, dont 3 milliards au moins pour les seules stock-options. Ce ne sont pas les malades qu’il faut «responsabiliser», ce sont les actionnaires, les fi nanciers et les employeurs. Ils doivent contribuer à la solidarité nationale. L’augmentation des salaires, la relance de l’emploi, la taxation des profits… et du capital fi nancier… alors le trou de la Sécu deviendrait un mauvais souvenir.

Et puis, il y a ce qui fait l’état de santé d’une population : la prévention. Les conditions de vie, de travail, l’environnement, l’alimentation… sont des enjeux colossaux pour diminuer la fréquence du cancer, du diabète, de l’obésité et peut-être même de la maladie d’Alzheimer. C’est en fait un débat crucial : dans quel monde voulons-nous vivre ? Dans celui de la compétition généralisée, où chacun se débrouille comme il peut pour survivre, ou dans celui de la solidarité, du partage et de la mise en commun. La Sécu créée à la Libération dans un pays ruiné, a fait la force de la France.

A lire aussi :
La traîtresse franchise médicale Sarkozy par Olivier Bonnet

Source: l'Humanité, appel contre la franchise Sarkozy, PCF

jeudi 27 septembre 2007

Pojet de loi de finance 2008: les étudiants grands perdants


On ne peut que se féliciter de l’annonce d’1,2 milliard d’euros supplémentaires consacrés à l’enseignement supérieur. Pourtant, alors que la ministre de l’enseignement supérieur a fait des chantiers « réussite en licence » et « vie étudiante » une priorité, elle y consacre à peine 10% de son budget.
Lutte contre l’échec en Licence: le gouvernement ne semble pas comprendre les enjeux du chantier
Chantier réussite en licence : sur 243 millions d’euros nécessaires à la réussite des étudiants en premier cycle, le gouvernement y consacre… 40 millions.
Alors que la ministre faisait de ce chantier une de ses priorités, les 40 millions d’euros consacrés à la lutte contre l’échec ne permettront pas d’atteindre l’objectif de 50% d’une classe d’âge diplômée.
Dans le même temps le gouvernement consacre 45 millions d’euros aux exonérations fiscales, encourageant le salariat étudiant, lui-même source d’échec à l’université.
Le recrutement d’enseignants et de personnels : une nécessité absolue à laquelle le gouvernement ne répond pas
La pierre angulaire de la lutte contre l’échec en premier cycle est le taux d’encadrement des étudiants. En effet, il est évident que les étudiants ne bénéficient pas des conditions de travail nécessaires à la réussite lorsqu’ils sont 500 dans un amphis et qu’ils n’ont que 16 heures de cours par semaine. Ainsi, se donner les moyens d’amener 50% d’une classe d’âge à la licence nécessite le recrutement de 2000 enseignants-chercheurs par an pendant 5 ans.
Ce plan de recrutement doit également permettre aux étudiants de suivre des cours de langues, d’informatique, de méthodologie. En effet, comment prétendre à ce que les étudiants issus des universités françaises rivalisent avec les autres étudiants lorsqu’ils ne bénéficient pas de cours de langues ou d’informatique ?
La ministre entend améliorer le système d’orientation…en conservant le même nombre de conseillers d’orientation psychologues. Or, il semble que ceci ne soit pas possible. En effet, sans recruter de personnel qualifié le gouvernement fait manifestement de l’orientation active une politique de gestion des flux et tourne le dos à une orientation basée sur le projet personnel et professionnel des étudiants.


Aides directes : moins 45 millions en une semaine !
Après avoir annoncé à grand renfort de communication un plan de 100 millions pour l'aide directe aux étudiants au PLF 2008, Valérie Pécresse reconnaît aujourd'hui que l'ensemble de ces mesures qui ne s'appliqueront qu’à la rentrée 2008 pour à peine 10% des étudiants ne représente qu'un montant total de 53 millions d'euros.
Promettre des millions et avouer qu’ils sont fictifs la semaine suivante ne peut tenir lieu de politique pour les étudiants.
A titre indicatif, le seul versement d'un mois de bourse en septembre que les étudiants attendent pour faire face aux charges liées à la rentrée nécessiterait un montant minimum de 140 millions d'euros.
Logement étudiant : le gouvernement renonce-t-il au plan Anciaux ?
La seconde priorité des étudiants est la question du logement. Le plan Anciaux a pris du retard dans ses 4 premières années d'application (seuls 8322 logements CROUS ont été réalisés sur les 20 000 prévus de 2004 à 2007). En 2007 avec 65 millions d'investissement du CNOUS seuls 3200 logements on pu être construits contre les 5000 annoncés. La ministre semblait avoir pris conscience de cet état de fait et a missionné le député Anciaux pour faire un état des lieux de l'application du plan de construction et de réhabilitation du parc CROUS d'ici novembre.
Avant même la remise de ce rapport la ministre se prive de tout levier d'action en limitant les crédits d'investissement du CNOUS à 70 millions d'euros alors même que les opérations prévues pour 2008 nécessitent 120 millions d'euros pour la seule partie financée par le CNOUS. Autrement dit le budget que défend la ministre pour 2008 n’a même pas l’ambition de respecter les objectifs de construction et de réhabilitation du parc CROUS prévus pour la 5e année.

Alors que le gouvernement annonçait, après le vote de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités, que les étudiants seraient au cœur des décisions budgétaires, force est de constater que les actes ne sont pas à la hauteur des enjeux.

jeudi 20 septembre 2007

Pécresse à l'écoute des étudiant sur le Campus d'Orléans ?

Nous ne pouvons que prendre acte de l’annonce d’un plan pluriannuel, de l’augmentation des bourses échelon 5 et de l’augmentation du nombre de boursiers échelons 0. Cependant, on peut, à juste titre, être très déçue par les annonces concernant les aides sociales aux étudiants réalisées par le gouvernement.

50 millions pour les étudiants, 15 milliards pour les riches…Ou est l'erreur ?
Alors qu’aucune mesure sociale n’a été mise en place à destination des étudiants depuis 6 ans et que le pouvoir d’achat étudiant ne cesse de se dégrader, l’ensemble des mesures annoncées par la Ministre est bien en deçà de l’urgence sociale de la rentrée. Ainsi, d’après les calculs de l’UNEF, leur montant global s’élève au mieux à 50 millions d’euros, dont seulement 15,6 millions d’augmentation des bourses en 2008.

Moins de 10% des étudiants concernés
Ces mesures concernent moins de 10% des étudiants, et ne permettront qu’à 6,5% des étudiants de revenir à leur pouvoir d’achat de 2001.

Rien pour la rentrée : des mesures d’urgence qui s’appliquent…dans un an…
Enfin, ces mesures ne permettront pas de répondre à l’urgence sociale rencontrée par les étudiants en cette rentrée. En effet, l’augmentation des bourses échelon 5, l’extension des bourses échelon 0 et le doublement des bourses à la mobilité ne s’appliqueront qu’à la rentrée 2008.

Des mesures inférieures aux préconisations du rapport Wauquiez
Ces mesures sont inférieures à ce qui était préconisé par Laurent Wauquiez dans son rapport, qui proposait d’injecter 150 millions d’euros dans le système pour étendre les bourses en direction des classes moyennes. Au rythme de la ministre qui y consacre 10 millions cette année, il faudra 15 ans pour y arriver !

La Ministre incite les étudiants à faire des études à crédit
Seules les augmentations des bourses et le doublement des bourses à la mobilité concerneront directement les étudiants en difficulté sociale. Cependant, ces mesures ne s’élèvent qu’à 33,6 millions contre 37 millions pour les prêts et les bourses au mérite. C’est donc plus de la moitié de l’enveloppe qui sera consacrée au financement de mesures à destination des étudiants qui réussissent déjà le mieux, les bourses au mérite étant limitées aux étudiants obtenant une mention très bien. Quant au cautionnement par l’Etat d’un prêt bancaire, il en coûtera 10 millions d’euros à l’Etat, alors que l’ensemble des prêts à taux zéro accordés par les CROUS ne sont pas utilisés, les étudiants préférant renoncer à des études ou se salarier plutôt que de s’endetter.

Des mesures qui tournent le dos aux concertations
Ces mesures sont bien en-deçà de ce qui avait été promis, et sont surtout en contradiction avec les propositions qui avaient fait consensus. En effet, les conclusions des discussions dans le chantier vie étudiante, comme celles du rapport Wauquiez s’accordaient sur la nécessité de concentrer les efforts sur les bourses afin de revaloriser le pouvoir d’achat des étudiants et de permettre aux classes moyennes d’accéder au système, bien loin de l’augmentation des bourses au mérite ou du développement des prêts étudiants !


Alors que les multiples promesses laissaient à penser aux étudiants que la Ministre romprait avec les habitudes des années précédentes, ces annonces constituent une épreuve de vérité : cette année, comme les 5 précédentes, la situation sociale de l’ensemble des étudiants va encore se dégrader...

Ainsi, on ne peut que constater, que "non" Valérie Pécresse n'est pas à l'écoute des étudiants (salariés ou non, boursiers ou non etc...)

Source Union Nationale des Etudiants de France d'Orléans

mardi 18 septembre 2007

Encore des violence policières aux Etats Unis...



Ce lundi 17 septembre, John Kerry, candidat démocrate malheureux face à George W. Bush à l'élection présidentielle de 2004, donne une conférence à l'université de Floride. Puis arrive le moment le plus intéressant, celui des questions. Andrew Meyer, un étudiant de 21 ans, interroge alors l'ex-candidat, John Kerry sur la contestation du résultat de l'élection de 2004, sur l'impeachment de Bush, etc. A en croire parce que l'on peut voir ensuite, ces questions n'était pas du gout de tous ! En effet, très rapidement, les forces de police de l'université se sent obligée d'intervenir, et tente alors de l'expulser. Mais, l'étudiant résiste, jusqu'au moment où, au sol, l'un des policier lui donne une une décharge de Taser.

Le film de la scène fait débat, surtout qu'il fait suite à une autre vidéo celle d'une jeune femme, elle aussi victime de ce fameux pistolet. Ces armes, longtemps dénoncé par les organisations de défense des droits humains sont maintenant (un peu) débat! Mais, il ne faut pas oublier, que Nicolas Sarkozy a doté les policiers français de ces armes de torture !



A voir :
Le Taser utilisé abusivement aux Etats-Unis