mercredi 18 juin 2008

Droit de l'Homme, une priorité pour le gouvernement ?

Vendredi dernier, Rama Yade, Secrétaire d’Etat aux Affaires Étrangères et aux Droits de l’Homme, s’est déplacée à Orléans, où près d’une centaine de personnes, associations ou simple citoyens s’étaient réunis, pour cette première étape du « Tour de France » en faveur de la politique de promotion des droits de l’homme voulue par le Gouvernement. 


La promotion des droits de l’Homme : une responsabilité de la France

La France, nation des droits de l’Homme, héritière des idées des Lumières, se doit d’être à l’avant garde sur un sujet tel que les droits de l’Homme. C’est sans nul doute dans cette optique que le gouvernement des Nicolas Sarkozy souhaite s’inscrire. Cependant, on ne peut que constater une certaine politique politicienne, où sont mis en avant les droits de l’Homme et leur promotion dans l’unique dessein de faire plaisir aux associations. En effet, on ne s’est où donner de la tête entre les annonces en faveur des droits de l’Homme, ce qu’a d’ailleurs fait Rama Yade, lors de son déplacement, et les visites de plusieurs dictateurs en France, légitimées par la secrétaire d’Etat comme des « mains tendues ». Main tendu, mais à quel prix ? 


Droits de l’Homme et enjeux économique

« La France n’est grande que lorsqu’elle se projette dans le monde pour porter ses convictions », ces mots de la Secrétaire d’Etat, Rama Yade, pourrait nous laisser optimiste quant à la vision des droits de l’Homme de ce gouvernement. Cependant, on ne peut s’y méprendre. En effet, toujours selon Rama Yade, on « ne peut construire notre politique étrangère sur nos convictions », alors doit-on mettre de côté nos convictions et dès lors laisser le champ libre aux intérêts économiques, comme a pu le faire M. Nicolas Sarkozy en Tunisie ? Or, à en croire Madame la Secrétaire d’Etat, il faut trouver un juste équilibre ; équilibre qui ne semble pas pour autant inquiéter Nicolas Sarkozy qui préfère mettre en avant la conclusion de contrat que de réelles avancées en matière de droit de l’Homme. En somme, droits de l’Homme et intérêt économique ne font pas bon ménage dans la Sarkozie. 


L’Union Européenne, une priorité pour Rama Yade

Enfin, dans quelques semaines maintenant, la France va prendre la Présidence l’Union Européenne, et celle-ci devait permettre à la France d’affirmer ses positions sur les droits de l’Homme et notamment la mise en avant des violences faites aux femmes, la lutte contre l’homophobie et enfin dernier thème la liberté, justice… C’est donc une tache bien difficile qui attend Madame la Secrétaire d’Etat puisque que nombre d’Etat à l’Est ne sont pas près à faire quelconque avancée sur la lutte contre l’Homophobie où encore la justice. De plus, suite au coup d’arrêt de « l’Europe du profit », on peut douter qu’un tel programme puisse maintenant être réalisable ; le Gouvernement devra sans nul doute revoir ses objectifs pour ces six mois de Présidence. D’aucuns reprocheront à l’Irlande d’avoir mis l’Europe dans une telle situation, mais n’aurait-il pas été plus simple d’associer les peuples européens à la construction européenne au lieu de cette mise à l’écart, car la vision de l’Union Européenne loin du peuple est une réalité qui est l’essence même des institutions, entre une commission technocratique, un Conseil purement interétatique et un Parlement sans pouvoir propre. 

Bref, pour une première étape passée inaperçue, Rama Yade aura été parfois décevante, mais elle aura au moins eu le mérite de répondre pendant près d’une heure aux questions parfois trop spécifiques des associations présentes. 

vendredi 13 juin 2008

La promotion de la Justice Internationale, la mauvaise foi de Rama Yade ?


Sujet sensible, que sont les droits de l’Homme et leurs implications politiques. C’est d’ailleurs dans le cadre « d’un tour de France » pour la politique de promotion des droits de l’homme, engagée par le gouvernement que Madame la Secrétaire d’Etat aux Affaires Étrangères et aux Droits de l’Homme, Rama Yade, s’est déplacée vendredi 13 juin à Orléans. Ce déplacement est cependant passé inaperçu dans le paysage politique et même pour les citoyens Orléanais.

Madame Rama Yade, lors de cette première étape, quelque peu éclaire du « Tour de France » de la promotion des droits de l’Homme, a développé la nécessité même d’une justice pénale internationale efficace. Une position qui ne peut être que saluée et qui pourrait laisser à penser un mouvement de la part de la France, en faveur de la reconnaissance pleine et entière de la justice pénale internationale comme outils de promotion des droits de l’Homme, dans le sens où la justice internationale permet la sanction des violations graves du droit international mais aussi des violations de la dignité humaine. Cependant, ce constat semble être à relativiser. Même si Madame Rama Yade prône la justice pénale comme outils de paix, peu d’Etat dans le monde accepte la compétence de la Cour pénale internationale. Constat bien malheureux, surtout lorsque l’on sait que le nouvel allié de la France, les Etats-Unis, sont farouchement opposés à toute ratification du statut de la Cour. Par ailleurs, doit-on rappeler que la France, même si l’on peut se féliciter d’une ratification rapide de sa part, a utilisé l’article 124 du Statut qui permet de décliner la compétence de la Cour pour les crimes de guerre pendant une période de sept ans. Hypocrisie de la part de la France ? Alors, prôner la justice internationale dans un but de promotion des droit de l’Homme semble être une noble idée mais faut-il encore que l’impunité ne soit pas permise.

C’est bien cette question de l’impunité qui pose problème à  la justice pénale internationale, puisqu’il faut faire un choix entre la répression des crimes les plus graves et la politique médiatique. Or, le Gouvernement a fait son choix par la voix de Rama Yade : la politique médiatique avant tout ; ceci laissant dès lors le champ libre à l’impunité. D’ailleurs, pour cela, il suffit de regarder l’actualité, en 2008, dans l’affaire des disparus du Beach, la justice française a abandonnée les poursuites contre le chef de la police congolaise, alors que des éléments laissent à penser qu’il serait impliqué dans le massacre de milliers de congolais. Plus récemment, encore, a été adopté au Sénat en juin, un projet de loi qui consolide l’impunité des auteurs des crimes les plus graves, en limitant l’intérêt de la compétence universelle. Ainsi, on ne peut que constater un double discours, à la limite de la communication « marketing », du Gouvernement.

Pourtant, depuis le XXème siècle, il semblait que nous soyons dans un mouvement de promotion des droits de l’Homme et notamment, on pouvait alors légitimement penser, qu’au XXIème siècle, cette question des droits de l’Homme et de la répression des crimes les plus graves ne serait pas considérée comme un simple produit qu’il faut vendre, voir même solder...