vendredi 13 juin 2008

La promotion de la Justice Internationale, la mauvaise foi de Rama Yade ?


Sujet sensible, que sont les droits de l’Homme et leurs implications politiques. C’est d’ailleurs dans le cadre « d’un tour de France » pour la politique de promotion des droits de l’homme, engagée par le gouvernement que Madame la Secrétaire d’Etat aux Affaires Étrangères et aux Droits de l’Homme, Rama Yade, s’est déplacée vendredi 13 juin à Orléans. Ce déplacement est cependant passé inaperçu dans le paysage politique et même pour les citoyens Orléanais.

Madame Rama Yade, lors de cette première étape, quelque peu éclaire du « Tour de France » de la promotion des droits de l’Homme, a développé la nécessité même d’une justice pénale internationale efficace. Une position qui ne peut être que saluée et qui pourrait laisser à penser un mouvement de la part de la France, en faveur de la reconnaissance pleine et entière de la justice pénale internationale comme outils de promotion des droits de l’Homme, dans le sens où la justice internationale permet la sanction des violations graves du droit international mais aussi des violations de la dignité humaine. Cependant, ce constat semble être à relativiser. Même si Madame Rama Yade prône la justice pénale comme outils de paix, peu d’Etat dans le monde accepte la compétence de la Cour pénale internationale. Constat bien malheureux, surtout lorsque l’on sait que le nouvel allié de la France, les Etats-Unis, sont farouchement opposés à toute ratification du statut de la Cour. Par ailleurs, doit-on rappeler que la France, même si l’on peut se féliciter d’une ratification rapide de sa part, a utilisé l’article 124 du Statut qui permet de décliner la compétence de la Cour pour les crimes de guerre pendant une période de sept ans. Hypocrisie de la part de la France ? Alors, prôner la justice internationale dans un but de promotion des droit de l’Homme semble être une noble idée mais faut-il encore que l’impunité ne soit pas permise.

C’est bien cette question de l’impunité qui pose problème à  la justice pénale internationale, puisqu’il faut faire un choix entre la répression des crimes les plus graves et la politique médiatique. Or, le Gouvernement a fait son choix par la voix de Rama Yade : la politique médiatique avant tout ; ceci laissant dès lors le champ libre à l’impunité. D’ailleurs, pour cela, il suffit de regarder l’actualité, en 2008, dans l’affaire des disparus du Beach, la justice française a abandonnée les poursuites contre le chef de la police congolaise, alors que des éléments laissent à penser qu’il serait impliqué dans le massacre de milliers de congolais. Plus récemment, encore, a été adopté au Sénat en juin, un projet de loi qui consolide l’impunité des auteurs des crimes les plus graves, en limitant l’intérêt de la compétence universelle. Ainsi, on ne peut que constater un double discours, à la limite de la communication « marketing », du Gouvernement.

Pourtant, depuis le XXème siècle, il semblait que nous soyons dans un mouvement de promotion des droits de l’Homme et notamment, on pouvait alors légitimement penser, qu’au XXIème siècle, cette question des droits de l’Homme et de la répression des crimes les plus graves ne serait pas considérée comme un simple produit qu’il faut vendre, voir même solder...

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